« The Big Quit », « The Great Resignation » : non, ce ne sont pas des titres de blockbusters. Mais le nom donné à la vague de démissions qui a frappé les États-Unis puis l’Europe depuis 2020.
Plusieurs origines sont évoquées comme le COVID ou la quête de sens.
Quelles sont les solutions pour faire face à ce mouvement qui impacte l’emploi ?
Retour sur ce phénomène qui touche également la France.
Dans cet article, nous définissons les causes et proposons des pistes pour répondre au big quit dans les entreprises.
- Qu’est-ce que le Big Quit ?
- Les causes de la Grande Démission
- Comment faire face à la Grande Démission ?
Qu’est-ce que le Big Quit ?
La naissance de la grande démission aux États-Unis
Le « Big Quit » est le nom donné au phénomène de démissions massives de salariés américains constatées depuis 2020.
Ce phénomène du « Big Quit USA » est aussi appelé « The Great Resignation », que l’on traduit par « la grande démission ».
C’est en effet aux États-Unis d’abord que les observateurs ont remarqués à partir de l’été 2020 un nombre inédit d’employés qui démissionnaient de leur poste, du jour au lendemain 🇺🇸
On dénombrerait ainsi 38 millions d’Américains démissionnaires rien que sur l’année 2021.
Cette grande démission aux USA devient même un phénomène social et culturel : certains mettent en scène leur « bigquit » sur TikTok en se filmant en train de donner leur démission ou de quitter définitivement leur lieu de travail.
Le phénomène de la grande démission en France
Qu’en est-il du phénomène « Big Quit » dans le monde ? 🌏
Sans surprise, il concerne plutôt les pays développés.
Ainsi, le big quit en France est aussi devenu une réalité avec plus de 520 000 démissions au cours du premier trimestre 2022 soit 2.7 % des postes salariés.
Peut-on pour autant parler d’un Big Quiet France ?
D’après une étude de la DARES, cette grande démission en France atteint même 3,15 % des départs en y ajoutant les ruptures conventionnelles, ce qui constitue une hausse de près de 20 % par rapport à 2019.
Il faut remonter à 2008 pour trouver des niveaux de démissions presque comparables.
Alors qui sont ces salariés qui quittent leur emploi ? 🤔
La grande démission touche davantage les entreprises de plus de 50 salariés que les plus petites structures.
Elle se constate en particulier dans le bâtiment, l’industrie manufacturière et les services.
Les salariés mettent fin à un CDI comme à un CDD pour chercher un autre poste dans le même domaine d’emploi ou alors pour effectuer une reconversion professionnelle.
Les causes de la Grande Démission
Une simple recherche dans Google nous affiche la tendance :
Comment démissionner le plus vite possible ? Quels sont les différents types de démission ? Comment faire pour que mon employeur me licencie ? Puis-je demissionner par mail ?
Le big quitting aux USA comme en France résulte d’une conjonction de facteurs que l’on peut essayer de cerner.
Quelles sont les causes de démissions de ce type ?
L’effet Grande démission Covid ?
La crise sanitaire dont nous supportons encore des conséquences aujourd’hui a profondément bouleversé le monde du travail.
Le chômage partiel subi pendant les périodes de confinement, le développement du télétravail tandis que les métiers dits « essentiels » étaient mis à contribution et rendus plus visibles : ces phénomènes engendrés par la crise du Covid ont ébranlé de nombreux salariés dans leur rapport au travail.
Une prise de distance qui a rebattu les cartes 🃏
La remise en cause de la valeur travail par la jeune génération
Cet effet Covid a accéléré une tendance plus fondamentale encore constatée depuis une bonne décennie : la quête de sens et la remise en cause de la place du travail dans nos vies.
Un emploi à tout prix n’est plus le slogan. Notamment dans la génération Z, les moins de 25 ans.
Et souffrir au travail n’est plus acceptable notamment pour les 89 % des salariés qui avancent l’épuisement professionnel et le manque de considération de leur hiérarchie comme cause de leur démission.
Flexibilité des horaires, autonomie, responsabilisation, charge de travail, santé mentale, relations humaines, éthique de l’entreprise : on n’hésite plus aujourd’hui à revendiquer une vie professionnelle qui ne nuise en rien à la qualité de la vie personnelle, familiale et aux valeurs morales.
Découvrez comment manager les nouvelles générations en lisant notre article sur le sujet.
Un marché de l’emploi favorable aux départs
Pourquoi beaucoup de démissions ? Le marché actuel de l’emploi répond en partie à la question.
Il faut dire aussi que la conjoncture a favorisé l’augmentation des démissions avec un taux de chômage de 7,4 % au 2ème trimestre 2022 contre 10,5 % en 2015.
Les candidats à l’embauche et les salariés tentés par une démission professionnelle se trouvent même en position de force pour négocier salaires et conditions de travail plus favorables dans les secteurs en tension 💥
Et ils sont nombreux : le bâtiment, l’hôtellerie-restauration, le paramédical, les services à la personne, l’industrie, la vente, etc.
Comment faire face à la Grande Démission ?
Face au défi du Big Quit et cette vague de démission en France, les entreprises doivent repenser leur modèle pour attirer et retenir les talents.
Rendre l’emploi et l’environnement de travail plus attractifs
La fidélité au travail et l’engagement se gagnent grâce à des actions qui motivent les salariés sur des postes attractifs : flexibilité des horaires, négociation du télétravail, diversité et richesse des tâches à effectuer, offres de formation initiale et continue pour faciliter la mobilité interne, etc.
De même, engager les collaborateurs dans une démarche RSE permet de mobiliser les salariés et de donner plus de sens à leur travail tout en valorisant l’image de l’entreprise 🍃
Pour en savoir plus, lisez notre article les critères de Qualité de Vie au Travail selon les salariés.
Changer les pratiques managériales
Avoir souffert de mauvaises pratiques de management pèse pour beaucoup dans les démissions de salariés.
Parmi les attitudes à privilégier en management, citons la pratique constante du dialogue social, l’écoute sincère des aspirations des salariés, le soin apporté à l’amélioration de la qualité de vie au travail.
L’étape du recrutement est déjà l’occasion d’enrichir les futures collaborations en valorisant chez les candidats les qualités humaines et transversales, les soft skills et les profils atypiques.
La tendance à la négociation sur les salaires
Malgré la tendance sur la quête de sens, la rémunération reste en tête des préoccupations.
C’est ce que prouve cette étude de l’institut Jean Jaurès.
À la question sur leur principale priorité, 43% des 18-24 ans répondent « avoir un poste bien payé ».
Peu de dirigeants et managers pourront faire l’impasse sur la revalorisation des salaires.
Parce que c’est le premier signe concret de reconnaissance sociale que l’on attend, et parce que nombre de salariés estiment que leur rémunération n’est pas à la hauteur de leur engagement et/ou de la pénibilité de leur emploi.
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Considéré comme une tendance de fond, le phénomène the Big Quit USA va engendrer un changement durable dans le monde du travail.
Les entreprises devront s’y adapter et trouver des solutions pour renouveler le pacte social qui les lie à leurs salariés.
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